Les sites pays
Les sites thématiques
17/04/2020
Le 15 avril les 27 km de la mise à 2x3 voies entre l'échangeur d'Ondres et de Saint-Geours-de-Maremne ont été mis en service. Retour sur ce projet emblématique.
Ce tronçon autoroutier se caractérise par un environnement très contraint et un trafic marqué par un fort taux de poids lourds.
Le projet nécessite :
Depuis 2015, Egis intervient en maîtrise d'œuvre complète études et travaux. Les travaux préparatoires ont permis d'anticiper la réalisation des déboisements, la déviation des réseaux d'exploitation ainsi que la construction de l'ouvrage d'art sur la voie ferrée Bordeaux-Irun.
Puis, les travaux en grande masse ont été engagés à partir d'octobre 2017, et se sont étalés sur trois « saisons » (interruption des travaux sur la section courante pendant la période estivale) jusqu'à février 2020.
Suite au démarrage tardif de la mission confiée à Egis, et face à la nécessité d'assurer pour autant le respect du délai global d'achèvement de l'opération imposé à ASF, une organisation spécifique et une approche d'Ingénierie concourante ont été mises en place : Les travaux ont ainsi pu démarrer selon la planification envisagée, compatible avec la date de mise en service visée.
Malgré les aléas liés aux intempéries (et notamment celles de la fin de l'année 2019), les fortes contraintes environnementales et exigences en matière de sécurité sur chantier ASF (application de la politique MOZA), les différents imprévus et difficultés rencontrés tout au long du déroulement du chantier, le projet se termine dans les temps.
Cette technologie améliore la perception des données environnementales, les données d'emprises (foncier, cadastre), les données topographiques (modèle numérique de terrain).
Sur cette opération pilote, ASF a souhaité explorer les possibilités offertes par le BIM en mettant en œuvre une interopérabilité poussée entre l'ensemble des données numériques crées par les différents intervenants : maître d'ouvrage, maître d'œuvre, entreprises. L'objectif pour le Maître d'Ouvrage est de maîtriser et d'encadrer les échanges de données pendant la phase travaux. Une GED Client a également été mise en place à ce titre.
ASF a décidé de généraliser cette approche BIM sur l'ensemble de ses nouvelles opérations, en intégrant les retours d'expérience issus de cette opération.
La reconstruction du premier de ces ouvrages d'art, à Saint-Geours, avec sa structure très courbe de 1400 tonnes, avait notamment été un beau défi. Construit à côté de l'autoroute, il avait été « poussé » en deux nuits à son emplacement avec deux vérins hydrauliques. Une opération peu courante qui a fait travailler 25 ouvriers spécialisés.
Au total, 10 passages supérieurs ont été démolis et reconstruits, et 17 élargis.
L'ensemble de la section est situé dans un contexte géologique caractérisé par la prédominance de sables dunaires (cohésion nulle), avec des poches de sables argileux et des zones compressibles de sables lâches, vases ou tourbes.
Des méthodes spécifiques de construction ont été mises en œuvre : préchargements/inclusions rigides/ drains verticaux / remblais allégés/confortement des sables par injection de gels silicate.
Axe majeur vers l'Espagne, le trafic de l'A63 comporte une part importante de poids lourds. L'ensemble des précautions nécessaires a dû alors être mis en œuvre pour assurer la continuité du la circulation sous chantier, ainsi que la sécurité des travailleurs.
L'échangeur de Capbreton a été réaménagé en totalité, avec la création d'une nouvelle bretelle de sortie et la construction d'une gare de péage complémentaire, l'élargissement de la gare de péage principale (qui comptera désormais 9 couloirs) et la modification du raccordement de l'échangeur à la route départementale. Un « chantier dans le chantier » qu'il s'agissait d'articuler avec celui, plus global, de l'élargissement à 2×3 voies.
L'auvent de la gare principale a été équipé de 300 m² de panneaux photovoltaïques, qui lui permettront de subvenir elle-même à ses besoins en électricité.
De nombreuses espèces végétales et animales vivent dans des habitats naturels aux abords de l'A63 : vison d'Europe, loutre d'Europe, lotier hérissé, scabieuse pourpre…
Le planning des travaux a été ajusté afin de tenir compte du calendrier naturel lié à la reproduction, la nidification et la croissance de la faune.
Divers aménagements environnementaux spécifiques ont été réalisés : 5 rescindements de cours d'eau, 20 aménagements pour le franchissement de la faune aquatique, semi-aquatique et terrestre ont été créés ou remis en état fonctionnel, 23 stations d'espèces protégées identifiées, mises en stock provisoire et réimplantées dans 10 sites favorables dans les emprises autoroutières, 77 hibernacula ont été réalisés à proximité d'habitats favorables.
La protection des riverains contre les nuisances sonores s'est traduit par le déploiement de 19 km d'écrans et de merlons (buttes de terres) de protection acoustique. Les études acoustiques réalisées par Egis ont permis de définir l'implantation et les caractéristiques finales de ces protections. Une bonne insertion des écrans acoustiques dans l'environnement local a été visée au travers de l'aspect esthétique des panneaux et du traitement paysager des merlons (végétalisation et plantations).
Afin d'améliorer les perceptions des riverains et de reconstituer des milieux naturels favorables à la reconquête de la biodiversité, de nombreuses plantations ont été réalisées aux abords des cours d'eau, ainsi que le long de l'A63 et les voies rétablies.
Ces aménagements paysagers ont donc été conçus pour avoir une vocation écologique. Cela s'est traduit concrètement par la mise en terre de 62 000 plants locaux d'espèces locales (les plants produits et leur mise en œuvre portent le label « Végétal Local ») telles que le lin, la marguerite et le lotier (petites fleurs jaunes), et de près de 500 baliveaux qui seront plantés sur une surface végétalisée globale de 15,5 hectares, sous forme de :
De plus, une attention particulière a été porté sur le fertilisant utilisé pour les plantations : le compost organique déposé sur les talus est normalement utilisé en agriculture biologique. Très riche en humus et matières organiques il a également l'avantage de réduire activement les émissions de carbone en les emprisonnant. A titre illustratif, l'augmentation de 0,4% la teneur en matière organique des sols du monde pourrait compenser les émissions de carbone d'origine anthropique. L'utilisation de ce type de fertilisant participe donc, à son échelle, à limiter les émissions Carbone.
26 bassins luttant contre la pollution
26 bassins sont installés soit un par kilomètre de voies. Ils constituent des ouvrages multifonctions de protection de la ressource en eau, qui permettent d'écrêter les apports en cas d'orages et d'agir contre les risques de pollution.
Ils permettent ainsi de traiter la pollution chronique en laissant la pollution décanter dans l'eau et se déposer sur le fond du bassin. Ils officient comme véritable piège à hydrocarbures grâce à une cloison siphoïde qui les empêche de s'échapper dans le milieu. Ils traitent également la pollution accidentelle en emprisonnant un volume important de produits polluants par le biais de vannes en entrée et sortie du bassin.
L'étanchéité de ces bassins a été assurée par des géomembranes PEHD ; le lestage des fonds de bassins et des parois, mis en place face aux risques de remontées de nappes dans les sables, a été réalisé en béton ou en Grave Non Traitée.