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En matière d’écologie, l’exemplarité est de mise sur la Nouvelle Route du Littoral. Jamais un tel chantier n’a pris en compte de manière si volontaire le volet environnemental, ni mis en œuvre autant de mesures pour préserver l’intégrité du milieu naturel.
Ecrans acoustiques sous-marins - Crédits : Lise Provost Nortekmed
En tant que maître d’œuvre, Egis doit tenir des objectifs de résultats très ambitieux pour éviter, réduire et compenser les impacts sur la biodiversité et s'engager sur des obligations de moyens pour garantir des conditions de chantier respectueuses de l'environnement. Des études environnementales approfondies et innovantes ont abouti à des prescriptions intégrées dès les marchés des travaux (écologie, acoustique marine, sédimentologie…).
À titre d'exemple, un dispositif important pour maîtriser les bruits sous-marins et leurs effets sur les mammifères a été mis en place, notamment sur le chantier de la digue D1, à hauteur de Saint-Denis.
Après des études poussées au maximum de l’état de l’art, nous avons déterminé les conditions optimales d'exécution des travaux au regard de la sensibilité des milieux, de ces espèces et de leurs habitats qui ont pour cela été étudiés sur des cycles biologiques complets (un an d'inventaires et d'études spécifiques) et d'un travail détaillé d'écoconception des ouvrages. Préalablement au début de chaque phase de travaux bruyants, nous nous assurons de l'absence de cétacés dans la zone d’influence qui est monitorée 24h/24, 7 jours/7. Pour respecter les seuils très stricts qui nous sont imposés, nous déployons des moyens techniques conséquents, tels que des écrans acoustiques sous-marins (rideaux à bulles) au niveau des sources bruyantes. Quant aux seuils acoustiques à ne pas dépasser, ils sont issus de la réglementation allemande, réputée la plus contraignante au monde.
A la Pointe du Gouffre s’étend un affleurement rocheux corallien dont la valeur écologique est reconnue. Parmi les mesures prises pour le préserver, une bouée de surveillance en continu de la transparence de l’eau et des barrages filtrants, pour limiter les matières en suspension (MES) provoquées par les opérations de chantier, ont été déployés tout le long de la zone sensible, sur plus d’un kilomètre. La pose des piles du futur viaduc en mer a pu donc s’effectuer sans heurt, grâce à ces dispositifs dont l’efficacité n’est plus à démontrer.
Aussi loin que remontent les premiers travaux sur la NRL, jamais le taux de MES autorisé (50 mg/l) n’a été dépassé ! Nous en sommes tous très fiers, car cela témoigne de l’efficacité des mesures qui ont été prises et de notre capacité à anticiper les risques en amont de toute intervention. Au-delà des solutions de protection, six piles du viaduc principal seront écoconçues afin de constituer des zones de nurseries et, plus au large, des écorécifs seront disposés pour permettre un développement écologique durable dans toute la zone du projet.
Autre enjeu majeur : préserver l’avifaune marine de toute nuisance lumineuse. Les éclairages installés sur le chantier se doivent donc d’être respectueux des espèces aviaires en présence (pétrels de Barau, puffins), surtout en période d’envol des juvéniles, qui s’orientent la nuit grâce aux étoiles.
Cela se traduit par 50 jours d’interdiction d’éclairage, de décembre à avril, pour limiter les risques d’échouages. Le reste de l’année, les lumières, de couleur jaune orangé, sont orientées vers le sol afin de ne pas attirer ni désorienter les oiseaux. Et si malgré toutes les précautions prises, nous venons à constater l’échouage d’un volatile, ce dernier est immédiatement porté à la SEOR (Société d’études ornithologiques de La Réunion), l’association locale de protection des oiseaux, pour lui administrer les premiers soins.